Tu es figé dans ta zone,
isolé, mais jamais seul.
Assez faible pour tourner
les pages,
effrayé pour brûler
les ponts.
Des mots—des mots creux—
ton être fragile et timide
détruit le monde.
Incapable de rédiger
un autre script,
répétant sans fin, automate,
les rhinocéros uniformes.
Le feu de l’ignorance
n’atteint pas la chaleur
du foyer,
incompétent de fondre la lueur
en un flux sans fin.
Malgré tes hurlements,
tes jeux sournois,
tu ne peux unir les cadres
obstinés.
Peu importe la ferveur
de tes mots
du matin au crépuscule,
tes cris deviennent présages,
sombres et injustes.
Tu blesses constamment
la terre,
ennemi de l’espace,
répandant des blessures
partout.
Manquant l’essentiel,
polluant les sons,
perpétuellement perdu,
jamais retrouvé.
Reviens à la raison—
si tu le peux,
il y a toujours du temps
car bientôt les prophètes
monteront sur scène,
arracheront les livres sacrés
hors de ta portée, furieux
maudissant tes mots
déguisés, ils crieront :
"Tu as trahi les lignes,
égaré le chemin,
tes actes ont transgressé,
tes intentions profanées;
tu ne mérites plus ce
qui reste sacré."
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